Cette initiative est perçue comme une évolution positive, notamment du fait de la décennie écoulée depuis les dernières recommandations. Durant cette période, la littérature scientifique sur le vapotage s'est considérablement étoffée, avec plus de 10 000 études de toutes natures. En conséquence, la HAS sera en mesure de formuler un avis plus éclairé dans un contexte de connaissances considérablement enrichi par rapport à l'époque où le vapotage était encore émergent. Cette évolution suscite l'espoir, à condition que le groupe de travail aborde cette tâche avec le sérieux qu'elle mérite.
Le calendrier prévoit la présentation du projet en commission pour le mois d'octobre 2024, avec une validation par le collège le mois suivant, en novembre. Ainsi, il est probable que les médecins qui se réfèrent aux recommandations de la HAS auront accès à ces nouvelles directives sur le vapotage au début de l'année 2025.
Cependant, il est important de noter que la note de cadrage actuelle suscite certaines inquiétudes, notamment en ce qui concerne la transparence et la communication sur les experts qui seront impliqués dans le processus. L'identité des membres du groupe de travail n'a pas encore été révélée, ce qui peut générer des préoccupations quant à leur orientation et à leur impartialité. Les lecteurs ont exprimé le souhait de voir une plus grande ouverture dans ce processus, notamment en incluant des acteurs de la vape dans la consultation, afin de garantir une représentation équilibrée des perspectives.
La note de cadrage actuelle suscite également des interrogations en raison de son orientation, qui semble mettre l'accent sur les risques hypothétiques du vapotage tout en négligeant largement les bénéfices largement documentés de cette méthode d'abandon du tabac. De plus, certains passages de la note sont critiqués pour leur manque de fondement scientifique, en particulier en ce qui concerne l'aide à l'arrêt que la vape peut apporter, l'effet passerelle vers le tabagisme, et la réduction des risques, même pour les femmes enceintes.
L'inclusion du Comité National Contre le Tabagisme et de l'Alliance Contre le Tabac dans la note de cadrage suscite également des interrogations, étant donné les méthodes et les positions antivape de ces organisations. Cette démarche laisse perplexes ceux qui estiment que d'autres acteurs, y compris les experts en vapotage, auraient dû être consultés pour proposer des axes de travail dans le cadre de cette note de cadrage.
Il est à noter que ces nouvelles recommandations sur le vapotage peuvent avoir des implications significatives pour les médecins et leurs patients, en particulier pour les femmes enceintes. Si la HAS ne prend pas en compte de manière équilibrée les preuves scientifiques et ne consulte pas un éventail plus large d'experts, il existe un risque que les médecins soient mal informés et incités à adopter des pratiques préjudiciables envers leurs patients qui choisissent la vape comme moyen d'abandon du tabac.
Les appels à la mobilisation se multiplient, invitant les médecins et les acteurs de la vape à s'engager dans ce processus. Les professionnels de la santé qui ont une connaissance approfondie du vapotage et de ses avantages potentiels sont encouragés à contacter la HAS pour partager leurs perspectives et leur expertise. De plus, une pétition intitulée "Merci la vape" est en cours de diffusion pour recueillir des signatures, des réponses à un questionnaire, ainsi que des témoignages qui alimenteront un livre blanc sur le vapotage. Cette démarche vise à sensibiliser davantage sur l'importance de la vape dans la lutte contre le tabagisme.
En conclusion, alors que la HAS s'apprête à mettre à jour ses recommandations sur le vapotage, l'avenir de cette méthode d'abandon du tabac est en jeu. Il est essentiel que ce processus soit mené avec transparence, impartialité, et en tenant compte de l'ensemble des preuves scientifiques disponibles. Les acteurs de la vape, les médecins et les patients doivent s'engager activement pour garantir que les décisions futures soient basées sur des données solides et bénéfiques pour la santé publique, tout en évitant la confusion entre opinions politiques et objectifs de santé publique.